Thème : Sevrage

  1. Sevrage et sport
  2. Irritabilité
  3. Les bienfaits du sevrage
  4. Sevrage et prise de poids
  5. Prise de poids : Questionnaire d'alimentation
  6. Comment choisir une méthode ?
  7. Sevrage : astuces, outils et aides
  8. Les thérapies comportementales et cognitives

THÈMES

  1. Sevrage
  2. Grossesse et tabac
  3. Généralités
  4. Comportement

Vais-je prendre du poids, si j’arrête de fumer ?

Tous les fumeurs, surtout les femmes craignent de prendre du poids au moment du sevrage.

Oui, mais la prise de poids n’est pas une fatalité, 60 % des femmes gardent un poids identique à celui qu’elles avaient avant sevrage. (Dans une consultation spécialisée en sevrage tabagique à Montpellier, 32 % des femmes qui ont arrêté plus de 6 mois ont grossir de plus de 2 kilos.)

Les risques sont importants pour les personnes qui

  1. sont au dessus ou au dessous de leur poids théorique
  2. ont de grandes variations de poids de plus de 5 kilos en dehors des grossesses
  3. font des régimes stricts pour maintenir leur poids
  4. sautent des repas, mangent vite
  5. mangent peu de légumes verts et peu de fruits
  6. sont plus attirés par les plats en sauce, les frites
  7. ne font aucun exercice physique
  8. ont une consommation d’alcool importante

Les personnes qui ne grossissent pas sont celles dont le poids avant l’arrêt du tabac était stable, celles qui pratiquent régulièrement une activité physique, au moins 3 fois une heure par semaine et qui ont une nourriture équilibrée.

Comment ne pas prendre de poids à l’arrêt du tabac ?

  1. Ne pas grignoter entre les repas biscuits, chocolat, glaces ou fromage
  2. Manger à sa faim 3 à 4 fois par jour en équilibrant ses repas
  3. Manger des légumes verts et des légumes secs mélangés
  4. Eliminer les sauces, les plats riches en matières grasses
  5. Boire 2 litres d’eau par jour
  6. Pratiquer un exercice physique de manière régulière (1 heure de marche brûle 200 à 300 calories)
  7. Prendre un substitut nicotinique (timbre ou gomme)
  8. Se servir du fait de retrouver goût et odorat pour découvrir de nouveaux aliments riches en vitamines, oligo-éléments, fibres et pauvres en matière grasse.

Pour en savoir plus.

Plusieurs facteurs entrent dans la prise de poids : le métabolisme, les comportements alimentaires et leurs modifications au cours du sevrage.

Sachez dès maintenant que grossir n’est pas une fatalité et que la prise de poids n’existe que chez 40 à 45 % des fumeurs qui s’arrêtent de fumer, et que lorsque celle-ci survient, elle peut être modérée ou transitoire.

A âge égal, sexe et conditions sociales identiques :

  1. le fumeur pèse 3 à 5 kilo de moins que le non fumeur ; or
  2. les apports énergétiques du fumeur sont supérieurs à ceux du non fumeur ;
  3. au repos, les dépenses énergétiques sont peu augmentées, mais à l’exercice celles du fumeur sont supérieures à celles du non-fumeur.

Que savons-nous de l’alimentation du fumeur ?

Des études scientifiques depuis 20 ans ont montré que l’alimentation du fumeur est perturbée par différents mécanismes.

Sur le plan du métabolisme quotidien

La nicotine augmente de 6 % le métabolisme de base, et de 12 % les dépenses énergétiques à l’effort. Ceci signifie que le fumeur dépense plus de calories que le non fumeur à activité physique égale. Un fumeur dépense en moyenne 200 Kcal par jour de plus que le non fumeur.

De plus la nicotine accélère le transit intestinal, et diminue le stockage des graisses dans l’organisme.

La masse grasse du fumeur est donc inférieure à celle d’un non fumeur.

Sur le plan du type d’alimentation,

Le fumeur préfère un certain type d’aliments, comme les protéines : viandes grasses riches en graisses saturées. Il resale volontiers les plats car l’adjonction de sel modifie le coefficient de partage des lipides et favorise l’explosion des odeurs. Or certain fumeur souffre sans en avoir conscience d’une perte de goût semblable à celle observée chez des malades atteints de troubles vasculaires cérébraux.

Il délaisse certains aliments comme les légumes, les fruits, les sources de fibres.

Sur le plan du rythme des repas,

Le fumeur saute volontiers des repas, concentre tout son apport calorique en un à 2 repas par jour.

La diminution de la dépense énergétique chez le non fumeur entraîne :

Une prise de poids de 100 à 150g/j, pendant une période variable de 1 à 2 mois dans la mesure où il ne modifie pas son alimentation et où il ne fait pas d’exercice physique.

Les phénomènes comportementaux s’ajoutent au moment du sevrage aux risques de prise de poids liés à une alimentation inadéquate.

  1. Le besoin de compenser le manque de nicotine par la nourriture s’explique par le manque
  2. L’aliment vient à la place de la cigarette pour entraîner la satiété et faire face au manque de plaisir. Le grignotage d’aliments riches en sucre et en lipides, comme le chocolat, fait partie des compensations comportementales que le fumeur s’octroie.
  3. On observe aussi une modification du goût pour le salé vers le sucré.
  4. Le sucre joue son rôle de précurseur de la sérotonine. Au moment du sevrage, le besoin en sérotonine augmente induisant la prise de sucre. La nicotine agirait sur l’absorption des aliments énergétiques en diminuant l’appétence pour les aliments sucrés ou riches en hydrates de carbone.

Ainsi les conduites alimentaires que l’on rencontre chez les fumeurs associées à une image culturelle de minceur expliquent comment le fumeur intègre la cigarette dans sa stratégie de contrôle de poids. La rupture avec le tabac fait ressortir les désordres alimentaires compensés par la cigarette et entraîne une prise de poids.

Une étude américaine sur plus de 4000 femmes a montré que les personnes qui s’astreignaient à un équilibre alimentaire et à la pratique d’un sport avaient plus de chances de réussir leur sevrage sans prendre de poids.

C’est logique, on arrête de fumer pour une meilleure qualité de vie et une meilleure image de soi. Ne pas prendre du poids et bouger font partie du même challenge.