Thème : Grossesse et tabac

  1. A mère fumeuse, enfant fumeur ?
  2. Allaitement et tabac
  3. Canabis et grossesse
  4. Conséquences de la cigarette sur le développement de l'enfant
  5. Pourquoi le tabac est-il nocif pour le bébé ?

THÈMES

  1. Sevrage
  2. Grossesse et tabac
  3. Généralités
  4. Comportement

Si je fume, quelles sont les conséquences pour l’enfant ?

20 cigarettes par jour, c’est une perte de 1/6 du poidsà la naissance, soit 500 grammes en moins pour un enfant dont le poids serait de 3 kilos.

Trois organes sont touchés: le cerveau, les poumons et le cœur.

Qu’est ce qui se passe quand je fume ?

  1. un risque de prématurité et de retard de croissance.

    Le tabagisme des mères entraîne :

    - Un retard de croissance intra utérin ( RCIU)

    - Une prématurité plus fréquente

    - Une diminution du poids à la naissance

    Ces troubles sont proportionnels au nombre de cigarettes fumées.

    - Le tabagisme passif ou fumer 5 cigarettes par jour diminuent le poids de 100 grammes en moyenne

    - Fumer de 6 à 20 cigarettes le diminue de 150 à 300 grammes

    - Fumer 20 cigarettes diminue le poids de naissance de 400 grammes, voire plus.

  2. des lésions cérébrales

    La taille et le périmètre crânien du bébé sont touchés de façon proportionnelle à la perte de poids.

    Cette diminution du périmètre crânien traduit une souffrance du cerveau. De nombreuses publications confirment que, chez les enfants nés de mères fumant 15 à 20 cigarettes par jour, des troubles de l’intelligence et du comportement, à type de retard scolaire ou d’hyper activité peuvent survenir.

  3. une diminution de la capacité pulmonaire

    Le tabac lèse le poumon du fœtus.

    Il entrave sa croissance. Les bronches sont rétrécies, le volume du poumon est diminué, ce qui est prouvé par des mesures de la fonction respiratoire chez le nouveau né de mère fumeuse. La diminution de la capacité pulmonaire persiste comme le montrent des études chez les pré adolescents

  4. des lésions vasculaires au niveau du cœur

    On constate la présence de lésions de la paroi interne des artères chez les nouveaux nés de mère tabagique

Est-ce que le tabac fumé par les parents est nocif pour les touts petits?

La fumée du tabac contient plus de 4 000 substances dont certaines sont irritantes, toxiques ou cancérigènes.

L’enfant qui respire une atmosphère enfumée, inhale ces composants avec un système respiratoire encore en développement, les conséquences seront majorées.

  1. De nombreuses enquêtes démontrent de façon indiscutable que l’enfant qui grandit en milieu tabagique (ils sont plus de 50 % en France) présente davantage de problèmes respiratoires si les parents fument :rhinopharyngites, bronchites, bronchiolites, respiration sifflante, otites, crises d’asthme plus fréquentes et plus intenses (Les frais pharmaceutiques des adolescents asthmatiques de parents gros fumeurs sont quatre fois importants que ceux dont les parents ne fument pas).
  2. On hospitalise deux fois plus souvent au cours de la première année de vie pour problème respiratoire les enfants de parents gros fumeurs.
  3. A l’adolescence on constate que l’on a opéré deux fois plus souvent des végétations les enfants dont les deux parents étaient fumeurs.

Les parents fument et les enfants toussent.

Mort subite inexpliquée du nourrisson – MSIN

Le tabagisme maternel augmente les risques de mortalité périnatales, il est responsable de 7,5 % de mort in utero et de 4 % de mort néonatale.

Ce drame familial qui arrive des centaines de fois en France chaque année survient de la façon suivante :

Un nourrisson de moins d’un an, que l’on a couché dans son lit en bonne santé est retrouvé quelques heures après ou le matin suivant inanimé.

Au cours du sommeil le ralentissement du rythme respiratoire peut être suivi d’une baisse du taux d’oxygène dans le sang. Normalement cette baisse entraîne une reprise accélérée des mouvements respiratoires. Chez ces enfants décèdés de MSIN il semble que les centres nerveux restent insensibles à la chute du taux d’oxygène dans le sang et vont ainsi jusqu’à l’asphyxie sans réagir.

La MSIN est en moyenne deux fois plus fréquente si la mère a fumé durant la grossesse, le tabagisme maternel, ou paternel après la naissance augmente le risque.

On a montré que chez le nourrisson de mère tabagique au cours du sommeil lent, il faut une stimulation de 70 db (décibel) pour le réveiller contre 60 db si la mère n’a pas fumé durant la grossesse.

Il y a donc une diminution de la sensibilité de certains centres cérébraux chez le nouveau né de mère tabagique.

De nombreuses publications et une cinquantaine d’enquêtes regroupant 8 298 enfants décédés de MSIN démontrent les faits suivants :

  1. Il existe une relation entre le tabagisme de la mère pendant la grossesse et le risque de MSIN
  2. L’augmentation du risque si on tient compte des différents facteurs de confusions est multiplié par 2 si la mère a fumé durant la grossesse et jusqu’à 8 dans certaines enquêtes si le tabagisme s’est poursuivi après la naissance de façon importante par les deux parents.
  3. Il existe une relation dose effet
  4. Le dosage de la nicotine dans les poumons des nourrissons décédés de MSIN avant 3 mois est bien plus élevé que chez les nourrissons décédés d’autres causes 2 à 3 fois plus.

La diminution de l’incidence du risque de MSIN par le couchage sur le dos est d’autant plus efficace qu’est pris en compte le rôle du tabagisme. Il est à lui seul responsable de 30 % des MSIN.

La Prévention de la mort subite inexpliquée du nourrisson passe par la prise en compte du tabagisme familial.

La cigarette peut-elle jouer un rôle sur mon désir d’enfant et ma grossesse ?

Le tabac joue un rôle avant la conception et pendant la grossesse.

  1. La fécondité des femmes fumeuses est diminuée par rapport aux autres, la procréation médicalement assistée est deux fois moins efficace chez elles.
  2. Les grossesses extra- utérines,c’est à dire une implantation anormale de l’œuf, sont d’autant plus fréquentes que la mère fume davantage. Ce risque relatif par rapport à un non fumeuse est de 1,5 à moins de 10 cigarettes/j, passe à 3 à + de 20 cigarettes/j, et à 5 si elle fume plus de 30 cigarettes/j.
  3. Les avortements spontanés sont deux fois plus fréquents chez les fumeuses, et l’hématome rétroplacentaire est également plus fréquent chez ces femmes
  4. Il y a moins de toxémie gravidique chez les fumeuses (ceci est lié à l’action anti oestrogéniques de la nicotine) mais, lorsque une toxémie survient ,les risques sont plus graves pour le nouveau né.

Les infections urinaires et gynécologiques sont plus fréquentes chez les femmes fumeuses

Quels bénéfices à l’arrêt de la cigarette ?

Le tabagisme concerne 40 % des femmes environ en début et 29 % des femmes en fin de grossesse, c’est à dire que 10 à 12 % des femmes cessent de fumer spontanément pendant qu’elles sont enceintes.

En agissant ainsi elles améliorent considérablement le confort de vie de leur fœtus.

Chez celles qui arrêtent avant le 3ème trimestre le poids moyen de naissance est voisin de celles qui ne fument pas.

Cependant des mesures des fonctions respiratoires de prématurés nés deux mois avant terme montrent que les altérations de certaines fonctions respiratoires sont déjà installées et que les troubles immunitaires qui prédisposent à l’asthme plus tard sont déjà en place.

Plusieurs travaux ont démontré que si on peut sensibiliser la mère avant, en tout début et pendant la grossesse sur les risque du tabac pour leur enfant

  1. On augmente le pourcentage de celles qui cesseront de fumer
  2. Il y aura en fin de grossesse moins de femmes qui recommenceront à fumer
  3. On augmente de 30 à 92 gr suivant les enquêtes le poids moyen des nouveaux nés des mères concernées par cette sensibilisation.

Conclusion

L’idéal ; s’arrêter le plus tôt possible, n’oublions pas que le fœtus s’asphyxie chaque fois que sa mère fume sa cigarette

Glossaire :

  1. Placenta
  2. Cordon
  3. Artère ombilicale
  4. Métaux lourds
  5. Hypoxie, hypoxémie
  6. Récepteurs à l’acétylcholine
  7. Hématome rétro placentaire

Pour compléter cette liste citons une publication scientifique japonaise selon laquelle si les deux parents sont non fumeurs au moment de la conception de leur enfant il naît 120 garçons pour 100 filles alors que si ils fument tous deux il naît dans leur enquête portant sur 11 000 couples 80 garçons pour 100 filles.